... Dans un petit matin encore incertain
je m'éloigne
à grandes emjambées de l'airial humide,
les yeux éblouis
par la réverbération du soleil sur le brouillard,
prête à déguster un morceau de nature en guise de petit-déjeûner.
Déjà,
dans cet air vif et prometteur,
un sentier m'accueille à cette heure matinale.
Mes pas enfoncent doucement le tapis végétal.
Le sourire aux lèvres,
je déguste la promenade.
Entre lumière et ombre,
je m'arrête souvent
à l'affût
d'une trace sur le sable, d'un cri rauque dans un pin
ou
d'un mouvement dans les fougères brunes.
Je navigue
sans me presser, sans penser, sans chercher.
Je flâne ...
Et lorsque la nature me fait un cadeau
sur un lit d'aiguilles de pin et de lichen ,
je l'emporte précieusement.
Souvent une plume de palombe repose sur la tombe
de notre petite chatte Bagheerra ;
Petit être plein de vivacité disparue trop tôt.
Que le ciel soit bleu ou tourmenté
ou qu'il bénisse ma tête de ces gouttes froides
en apportant un lustre brillant aux fougères,
je prolonge ces déliceux moments.
Ainsi bien emmitoufflée,
j'aime à sentir sur mes joues, le piquant vent marin ...
... et
à observer le jeu intrépide
de ses petits mendiants du front de mer à Arcachon ; moineaux,
pigeons et autres mouettes
quêtant
nos miettes non loin des bancs publics.
Je laisse doucement dériver mon regard
sur une ville encore peu fréquentée ...
avant de rejoindre le bout de la jetée.
J'éternise
cette douceur d'être
en
respirant profondemment les embruns de Mimizan-plage ;
le coeur, l'esprit, les gestes
toujours sereins
mais prête à laisser jaillir ces éclats de rire
lorsque une vague bien malicieuse
peaufine de sa douce écume, mes chaussures.
Ainsi que je sois en vacances ou pas,
en famille ou seule avec moi,
je retrouve très souvent cette même immensité, cette même volupté
au coeur
de mes pensées.
Et d'un petit bout de plage
peut s'écrire sur le sable encore humide
ce mot simple et fort.
pour vous,
sandrine ...